Par mieuxapp | Publié
Nous avons vu dans un précédent billet le lien que l’on peut faire entre l’intelligence émotionnelle popularisée par Daniel Goleman et la théorie des intelligences multiples d’Howard Gardner.
Les chercheurs relèvent 5 composantes dans l’intelligence émotionnelle. Explorons-les brièvement et voyons comment il est possible de les développer.
1ère composante de l’intelligence émotionnelle : la conscience de soi
La conscience de soi, que l’on retrouve dans l’intelligence intrapersonnelle de la théorie des intelligences multiples– et également comme l’un des piliers de l’estime de soi –, est la plus essentielle des compétences d’intelligence émotionnelle.
Sans cette conscience de soi, nous traversons l’existence comme un somnambule, sans pouvoir évaluer nos compétences, savoir ce qui nous manque et ce sur quoi nous devons travailler pour nous améliorer.
Voici une définition formelle de cette première qualité :
La conscience de soi signifie avoir une compréhension profonde de ses émotions, de ses forces, de ses faiblesses, de ses besoins et de ses pulsions. Les personnes ayant une forte conscience de soi ne sont ni trop critiques ni irréalistes. Au contraire, elles sont honnêtes avec elles-mêmes et avec les autres. Les personnes qui ont une bonne conscience de soi reconnaissent que leurs sentiments les affectent, qu’ils affectent les autres et peuvent influencer la qualité de leur travail.
Un des meilleurs moyens pour repérer quelqu’un qui a une bonne conscience de soi est l’autodérision : pour vous moquer de vous et en rire, vous devez vous connaître et savoir comment vous êtes perçu par les autres.
Comment développer et renforcer la conscience de soi ? Les chercheurs disent : avoir du feed-back , si possible de plusieurs personnes différentes. On a souvent une vue de soi-même qui est déformée, et ce feed-back permet de gagner en objectivité.
Dans son livre Insight, Tasha Eurich, spécialiste américaine de la conscience de soi (self-awarness), cite une étude menée par le psychologue américain Timothy Smith, qui montre particulièrement bien que d’autres personnes nous voient généralement plus objectivement que nous nous voyons nous-mêmes. Cette étude a été menée avec 300 couples mariés dans le cadre d’un dépistage de maladie cardiaque. Ils ont demandé à chaque participant d’évaluer leur propre niveau de colère, d’hostilité et de tendance à se quereller – tous de forts indicateurs d’une possible maladie cardiaque – et ont trouvé que les auto-évaluations des participants étaient infiniment moins précises que celles de leur conjoint.
Une autre étude a demandé à plus de 150 officiers de Marine et à leurs subalternes d’évaluer le style de leadership de leurs supérieurs, et a constaté que seuls les subalternes pouvaient évaluer avec précision la performance et la qualité de leadership de leurs supérieurs.
Auto-dérision et feed-back : voici donc un signe et un moyen d’amélioration de cette première composante de l’intelligence émotionnelle.
Nous continuerons dans d’autres billets à explorer les autres composantes de ce que l’on appelle l’intelligence émotionnelle.
Bruno Hourst
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